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Article paru dans le journal "C'est à Vichy" N°104 (Avril 2018)
Parmi les axes prioritaires annoncés dès son élection au mois d’octobre dernier, Frédéric Aguilera faisait figurer la nécessité de conforter Vichy comme ville de la qualité de vie au quotidien. Le Maire décide alors d’engager une première vague de mesures.
Zoom sur le renforcement des moyens de la police municipale et la poursuite du déploiement de la vidéo-protection, avec le commissaire Arnaud Rivallin.
Lors du Conseil Municipal du 11 décembre dernier, Frédéric Aguilera soulignait combien la qualité de vie est partie prenante de l’ADN de la cité thermale, non sans rappeler que «l’assurance pour chaque citoyen de pouvoir vivre en toute sécurité implique le respect, par tous, des règles facilitant la vie en société». À travers sa feuille de route, le Maire assumait pleinement cette ambition en plaçant la sécurité au cœur de son action. C’est à ce titre qu’un certain nombre de mesures ont été adoptées, parmi lesquelles le renforcement des moyens de la police municipale et la poursuite du déploiement du réseau de vidéo-protection.
Pour assurer, aux côtés de la police nationale, la sécurité publique de la cité thermale, les 22 agents de la police municipale sont de plus en plus souvent mis à contribution. Conséquence de la forte sollicitation dont les moyens de l’État font l’objet, notamment en matière de lutte contre le terrorisme.
«Depuis quelques années, la police municipale voit ses missions d’appui local constamment augmenter» confirme Frédéric Aguilera.
À cette hausse du nombre des missions s’ajoute un nouveau paramètre : le changement perceptible de la nature des phénomènes de délinquance auxquels les policiers municipaux sont confrontés. Amenés par leur présence sur la voie publique à traiter in situ les événements qu'ils constatent, les policiers municipaux font face, fréquemment, à des situations présentant des risques pour eux ou autrui.
«Il y a un travail particulièrement important à valoriser, c'est celui de la brigade de proximité, précise le commissaire Arnaud Rivallin. Elle contribue énormément à la qualité de vie, à réduire les conflits et à chercher des solutions avant que la police n’intervienne de manière répressive.»
C’est donc dans le souci de mieux assurer la protection des agents, mais aussi pour leur permettre de remplir plus efficacement leurs missions liées à la tranquillité publique et à la protection de la population vichyssoise, que Frédéric Aguilera a souhaité doter la Police municipale d’un armement défensif non létal composé de pistolets à impulsion électrique (PIE) type «Taser» et de lanceurs de balles de défense (LBD) type «Flash ball». Pour garantir le bon usage de ces armes, leur utilisation est strictement encadrée. Au mois de février dernier, les policiers municipaux ont suivi avec succès une formation leur permettant d’obtenir l’autorisation de port de ce type d’armes (catégories B et C).
«Dans la mesure où toutes les personnes portant un uniforme peuvent être victimes de violences, c’est quelque chose qui est justifié, réagit le commissaire. Je fais confiance au Responsable de la Sécurité Publique, qui favorise énormément le contact et l’humain, pour que ce ne soit pas l’armement qui détermine des conditions d’intervention plus autoritaires. Je suis confiant au regard de ces nouvelles mesures car, à Vichy, les policiers municipaux ont une vision du travail basée sur le service à la population.»
Mis en place progressivement depuis 2008, le dispositif actuel comprend 81 caméras de protection des espaces publics (hors parkings).
«Concernant les violences contre les personnes, le commissariat de Vichy a le meilleur taux de résolution du département, précise Arnaud Rivallin, sachant que le taux de résolution de ce type d’affaire sur le département est déjà supérieur à 75 % en moyenne. Vichy a des résultats encore supérieurs et c’est grandement dû à l’implantation de la vidéo-protection qui permet de résoudre énormément d’affaires. La vidéo est à cet égard un élément d’enquête extraordinaire».
En 2018, ce sont 39 caméras supplémentaires qui vont être déployées. Ces nouvelles implantations permettront de couvrir des zones aujourd’hui non surveillées, de faciliter les interventions, de favoriser la prévention des infractions et la recherche de preuves.
«Les individus ne souhaitant pas être vus savaient que certains lieux n’étaient pas encore desservis, si bien qu'on avait tendance à retrouver à certains endroits une accumulation de troubles, précise le commissaire. Le réseau de vidéo-protection est important pour éviter ces phénomènes et la densité du réseau à Vichy est un atout extraordinaire qui nous permet de faire de la prévention, par le biais de la police municipale, en cours de journée. Et, lorsque les agents ne sont plus derrière les caméras, nous avons la main. Cela nous permet de faire de la vidéo-patrouille, de vérifier la réalité de l’appel 17. Par exemple, un riverain peut nous appeler pour du tapage et en réalité le contrôle à la caméra va montrer que ce sont deux groupes de personnes qui s’affrontent : cela nous permet d’envoyer tout de suite le personnel disponible. À l’inverse, nous recevons parfois des appels qui déclencheraient normalement une dépense de moyens mais un contrôle à la caméra permet de s’apercevoir que le problème s’est déplacé, arrêté ou n’est pas celui qui a été reporté. La vidéo permet de proportionner les moyens et la réponse de la police».
Parce qu’«en matière de délinquance et d’incivilités, une juste politique doit avancer sur deux jambes - capable d’être efficace pour faire cesser les phénomènes constatés mais aussi plus pertinente pour en limiter la survenue», Frédéric Aguilera a souhaité ajouter un volet insertion à sa politique de sécurité. Des crédits ont donc été votés afin de conforter les moyens de l’Association Départementale de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence (ADSEA) et renforcer son équipe d’éducateurs spécialisés. Avec pour objectif l’affermissement des actions de prévention, en particulier dans le centre-ville.
Entretien avec Jean-Luc Lebourg, directeur adjoint de l’ADSEA en charge du pôle prévention des trois agglomérations du département de l’Allier (Vichy, Moulins, Montluçon)
L’ADSEA exerce des missions de prévention spécialisée au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance, compétence du département, avec la participation et le soutien de Vichy Communauté. «La prévention spécialisée est régie par l’arrêté de 1972 qui fonde un certain nombre de principes assez caractéristiques qui sont à la fois l’anonymat, la libre adhésion, le non-mandat administratif ou judiciaire individuel. Nous intervenons sur un certain nombre d’épisodes, de sites, de situations sociales mais de manière non pérenne, c’est-à-dire que l’on ne s’installe pas. On est «là où la société travaille !» comme disait Bourdieu. Nous suivons des publics de 11 à 25 ans».
Dans l’agglomération vichyssoise, quatre éducateurs travaillent actuellement sur le périmètre Vichy-Cusset-Bellerive avec, chaque année, entre 300 à 400 jeunes «rencontrés». Depuis le mois d’août, avec le soutien de l’État et de Vichy Communauté, une médiatrice sociale urbaine en contrat adulte-relais intervient sur le périmètre de la gare et fait de la médiation sociale, dans l’espace public, sur les conflits d’usage. «Si on veut vulgariser le terme, les éducateurs font un travail dit populairement «d’éducateur de rue» mais j’ai du mal à le dire ainsi car j’ai tendance à vouloir «techniciser» la fonction. Aujourd’hui, dans le travail d’éducateur, il s’agit d’expertise de territoire, d’évaluation et de diagnostic partagé avec un certain nombre d’institutions. Il y a des stratégies, des publics, des projets.»
Depuis longtemps, Jean-Luc Lebourg gère un service qui parle aux différents piliers institutionnels : famille, police, justice et autres.
«Je ne gère pas un service qui serait en défiance des autorités au nom de l’anonymat. On travaille en bonne intelligence avec l’ensemble des structures et des institutions. Les publics le savent : c’est pour leur réinscription sociale, pour les enrayer de la marginalisation, pour recréer le lien social.»
Jean-Luc Lebourg tient surtout à ne pas appuyer sur les fragilités des parcours de vie mais plutôt à travailler sur les potentialités.
«À 16-17 ans, c’est aussi une porte sur la construction, sur l’avenir. La première mission de l’éducateur c’est de faire en sorte que son travail éducatif remette l’autre au travail sur sa propre situation ! Cette partie symbolique c’est le gros challenge ! Il faut renforcer à tout prix ses potentialités et son autonomie.»