Grigio Vellano, Changing in apparent stasis, Stefano de Ponti

Stefano de Ponti, Grigio Vellano, Changing in apparent stasis, 2025, poudre de schiste et liant sur bois.

Œuvre représentant la ville de Montecatini Terme- Italie

La zone délimitée par Pise, Lucques et Florence correspond géologiquement à un secteur de montagne riche en sources d’eau chaude dont l’usage courant est attesté dès l’Antiquité. Au XIVème et XVème siècles, à la fin des guerres guelfiques, la Toscane renaît à travers des programmes de construction ayant une visée hygiéniste et économique. Un des habitants du village de Montecatini, Ugolino (1345? – 1426), rédige les premiers traités complets sur les bienfaits de l’eau thermale. Au XVIIIème siècle, le Grand-Duc de Toscane Léopold Ier (1747 – 1792) fait installer de grands thermes modernes dans ce village qui se développe autour de cette activité. Montecatini est une des seules stations thermales ayant connu un sursaut de fréquentation à la fin de la Première Guerre mondiale. 


Stefano De Ponti est un artiste italien né à Milan en 1980. Sensible aux sons, il se consacre d’abord à la production musicale et audiovisuelle pendant vingt ans avant de se tourner vers les arts plastiques à partir de 2020. Son art se concentre désormais sur la recherche du lien entre les dimensions et les sens, en jouant sur la vibration des médiums : le son produit par le vent sur un matériau, la réflexion de la lumière sur la surface, etc. De Ponti axe moins son travail sur l’esthétique de son œuvre que sur le concept qu’elle porte. L’artiste invite à réfléchir à la temporalité de l’œuvre, sa non-permanence dans sa présentation. 


L'œuvre proposée ici met en valeur le patrimoine géologique du nord de l'Italie. C’est une roche utilisée depuis plusieurs millénaires qui est employée ici : la Grigio Vellano, réduite en poudre, est appliquée à l’aide d’un liant sur la pastille géante. La poudre, réfléchissant différemment la lumière en fonction de la journée, renvoie à des motifs plus abstraits, comme notre place face à la nature ou l’usage du minéral dans le quotidien, comme le firent nos ancêtres. Les variations de couleurs appellent aussi à penser le lien entre espace et temps, grises comme les cendres d’un matériau consumé.